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Présidentielle 2022 : 20 000 places de prison supplémentaires, rétablissement de la double peine… Michel Barnier veut « un électrochoc d’autorité »

Pour Michel Barnier, l’insécurité est le « principal échec » du quinquennat Macron. « On la retrouve partout, y compris dans les communes rurales », dit le candidat (Les Républicains, LR) à l’investiture de la droite pour la présidentielle de 2022 dans un entretien au Figaro paru jeudi 7 octobre. Pour y remédier, il veut un « électrochoc d’autorité » en créant notamment un ministère de la sécurité publique et en interdisant dans la Constitution de « se prévaloir de son origine ou de sa religion » pour « s’exonérer de la règle commune ».
« Il faut un électrochoc d’autorité pour protéger chaque citoyen, sanctionner rapidement dès le premier délit, faire appliquer les peines et faire respecter les forces de l’ordre », affirme l’ancien négociateur européen pour le Brexit. Pour lutter contre « l’impunité », l’ancien ministre sous les mandats de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy propose de créer « un ministère de la sécurité publique ayant autorité sur la police, la gendarmerie et l’administration pénitentiaire », et de faire voter une loi d’orientation et de programmation police-justice sur cinq ans.
« Le rétablissement de l’autorité publique et la sécurité des citoyens sont les conditions préalables pour rétablir la stabilité de notre pays, une plus grande sérénité, et restaurer la cohésion nationale. »
Pour cela, le candidat veut « assurer l’exécution des peines, diminuer les délais des procédures, incarcérer ou renvoyer dans leur pays ceux qui doivent l’être ». L’ancien député de Savoie souhaite également faire « sienne » une proposition du sénateur Philippe Bas, qui entend inscrire dans l’article 1er de la Constitution que « nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer de la règle commune ».
Michel Barnier souhaite armer les policiers municipaux, recruter de nouveaux magistrats et créer « au moins 20 000 nouvelles places de prison en cinq ans ». Aussi, il veut multiplier par quatre le nombre de places dans les centres éducatifs fermés et propose la création d’un « parquet national antidrogue pour s’attaquer de manière impitoyable aux trafics et aux réseaux internationaux ». Il veut également « rétablir la double peine » en expulsant les étrangers condamnés à la prison ferme. Contre l’islam radical, il entend « expulser tous les étrangers représentant une menace grave pour l’ordre public ».
A l’image du président de la République française, Emmanuel Macron, lors de son discours à Marseille, il estime que « les forces de police doivent être mobilisées sur le terrain » et propose « la réduction d’un certain nombre de tâches non prioritaires comme les escortes, les gardes statiques, les extractions et surtout tout le travail administratif qui encombre les commissariats ».
« Je veux plus de policiers dans les rues, moins dans les bureaux. (…) Et il faut radicalement simplifier le code de procédure pénale pour faciliter les enquêtes. »
L’ancien ministre envisage aussi de créer « un parcours d’engagement citoyen obligatoire pour tous, une semaine par an, depuis le collège et au lycée, avant une troisième phase, volontaire, qui incitera les étudiants et les jeunes actifs à donner de leur temps ».
A l’adresse de son rival Xavier Bertrand, lui aussi candidat de la droite à l’Elysée, qui prône un « rassemblement » autour de lui, Michel Barnier lui demande de « respecter la règle » du congrès qui doit se tenir le 4 décembre pour départager les candidats. « Sinon, il y a un problème de loyauté et de confiance. Je n’imagine pas Xavier Bertrand prendre le risque d’y aller seul. »
Quant au polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, qui n’est pas candidat mais tutoie le second tour dans les sondages, M. Barnier lui reproche « son discours fataliste et pessimiste ». « Renforcer et durcir les divisions, ce n’est pas la réponse ! Moi, je veux résoudre les problèmes pour réunir », dit-il. « Il ne faut pas être faible, mais il faut être crédible », veut croire l’ancien ministre.
Le Monde avec AFP
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